Le mardi 6 juin 1944, entre 04h46 et 05h03 du matin, 114 bombardiers B-26 Marauder de la 9ème Air Force déversent 637 tonnes de bombes sur le point fortifié de la pointe du Hoc. A 05h50, l’USS Texas, appuyé par le HMS Talybont, noie les positions allemandes sous une pluie d’obus de 355mm.
A 06h00 du matin, sur le pont du H.M.S Ben Machree, le Lieutenant-Colonel James Rudder s’adresse brièvement à ses hommes. Quelques minutes plus tard, alors qu’une compagnie prend la direction de la pointe de la Percée pour réduire au silence une station radar ennemie , 225 Rangers des compagnies D, E et F du second bataillon de Rangers des Etats-Unis, à bord de 10 LCA flanqués de quatre DUKW
, lourdement chargés, ballottés par une mer agitée, submergés par des trombes d’eau glaciale, transis de froid et pris de mal de mer, se lancent à l’assaut de la Pointe du Hoc. Leur mission : prendre le contrôle de la route reliant Grandcamp à Vierville et réduire au silence les six obusiers de 155mm , installés sur le promontoire de la pointe du Hoc, qui menacent les plages d’Omaha et de Utha.
L’obscurité, le mauvais temps, la fumée des bombardements et l’écran de protection de la flotte du débarquement masquent la côte. Le convoi, sous l’effet des courants conjugué au manque de visibilité, se dirige droit vers la pointe de la Percée. Par chance, le Lieutenant-Colonel Rudder s’en aperçoit et donne immédiatement l’ordre de mettre le cap à l’ouest C’est sous le feu d’armes légères et avec une demi-heure de retard sur l’horaire prévu que la première vague de débarquement arrive en vue de son objectif .
A 07h10, les premiers chalands de débarquement talonnent la plage de galets sur le flanc Est du dispositif ennemi. Les premières minutes de l’assaut sont meurtrières . A l’aide d’échelles métalliques, d’échelles de corde et de grappins propulsés par des fusées, les Rangers , soumis à une pluie de grenades à manche et au feu des mitrailleuses allemandes , se lancent à l’assaut de la falaise. Cinq minutes plus tard, les premiers Rangers, soutenus par les tirs d’artillerie du destroyer USS Satterlee, débouchent au sommet de la pointe du Hoc. A défaut de canons
, c’est un paysage de dévastation, un vaste plateau criblé de cratères de bombes qu’ils découvrent. En moins d’un quart d’heure la batterie est neutralisée. A 08h00, un détachement de Rangers des compagnies D et E atteignent la route reliant Grandcamp à Vierville. Vers 08h45, les cinq canons de 155, découverts dans une position camouflée à proximité de la route nationale, sont détruits à l’aide de grenades Thermite quelques minutes avant l’explosion des soutes à munitions.
En fin de matinée, malgré les tirs des destroyers positionnés face à la côte, le poste d’observation et la position de DCA ennemie, située à l’ouest de la Pointe, résistent encore. Privés de renforts, soumis à d’incessantes contre-attaques meurtrières des 352. et 716. Infanterie-Divisionen de la Wehrmacht, durant toute l’après-midi du 6 juin ainsi que la nuit du 6 au 7 juin, sur les 225 Rangers débarqués la veille au pied des falaises du Hoc, seuls 90 sont encore en état de combattre au matin du 7 juin. Loin d’en avoir fini, encerclés par l’ennemi, les hommes du second bataillon des Rangers des Etats-Unis, en infériorité numérique, se battent de manière héroïque et parviennent à tenir leurs positions jusqu’à l’arrivée du 116th Infantry Régiment et des Task Force B et C, appuyés par des blindés, le 8 juin 1944 vers midi.
Deux « Aigles hurlants » chez les Rangers
Dans la nuit du 5 au 6 juin 1944, quatre parachutistes du I-506th PIR de la 101st US Airborne Division, uniques survivants d’un Douglas C-47 Skytrain abîmé en mer, après avoir été touché à plusieurs reprises par la Flack allemande en vue des côtes du Cotentin, qui auraient dû être largués à proximité du village de Sainte-Marie-du-Mont, se retrouvent bien malgré eux, à près d’une vingtaine de kilomètres à l’Est de leur objectif, aux abords de la pointe du Hoc. Deux d’entre eux, Leonard Goodgal et Raymond L. Crouch, tombent dans l’eau, en pleine nuit, en contrebas de la falaise, tandis que le Lieutenant Floyd Johnston et le Private Nils Christensen se posent au sommet. Alors que Goodgal et Crouch, qui tentent de se repérer, longent le rivage à la recherche d’un endroit propice à l’escalade, Christensen est capturé par les allemands ; le Lieutenant Johnston parvenant quant à lui à rejoindre les lignes alliées. Aux premières lueurs du jour du 6 juin 1944, alors que cessent les bombardements aérien et naval, des chalands de débarquement, transportant des éléments de trois compagnies du second bataillon de Rangers des Etats-Unis aux ordres du colonel James Rudder, talonnent la plage de galets sous le regard médusé des deux rescapés. Sans hésiter, Ray Crouch et Leonard Goodgal, qui dans la journée du 7 juin fera cesser les bombardements alliés sur la pointe du Hoc en déployant au sol une bannière étoilée, se joignent aux Rangers et se lancent, à leurs côtés, à l’assaut du point d’appui WN75 . Le 11 juin 1944, à l’issue des combats, les deux parachutistes réintégrent les rangs de la 101st Airborne. Exposés au risque d’être portés déserteurs, Goodgal demandera, auparavant, au Colonel Rudder de lui remettre une lettre écrite de sa main retraçant leur incroyable aventure
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